Par Tiégo Tiemtoré
Depuis 2018, le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) s’emploie à relever le défi d’une agriculture performante et d’une irrigation adaptée dans six pays de la sous-région, soit le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. La question de l’irrigation apparaît comme l’un des principaux facteurs dans le processus de l’accroissement des productions agricoles, qui permettrait de tendre à la fois vers la sécurité alimentaire, l’accroissement des revenus et le développement de l’emploi. C’est sans doute ce qui a motivé les chefs d’État de six pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad), avec l’appui de la Banque mondiale et de plusieurs organisations telles la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à lancer l’Initiative pour l’irrigation au Sahel (2is), en octobre 2013 au Sénégal. L’ensemble des acteurs conviennent alors, à travers ce qui a été baptisé la « Déclaration de Dakar », de combiner leurs efforts pour accroître le rythme et la qualité des investissements en matière d’agriculture irriguée. « Leur approche se veut participative et systémique, axée sur la résolution des problèmes et le développement de solutions adaptées à chaque situation », explique Hamidou Ko, expert régional en irrigation du PARIIS. La rencontre de Dakar débouche sur la mise en place d’une Task force (groupe de travail) régionale pilotée par le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS). La première mission de la Task force est de s’assurer de l’établissement d’une vision commune à travers l’élaboration et l’adoption d’un document d’orientation fédérateur, nommé Cadre stratégique de l’eau agricole au Sahel. « Celui-ci reflète une vision partagée, définie à la suite d’un processus dans lequel se sont impliqués des acteurs représentatifs de la diversité des types d’interventions sur l’agriculture irriguée au Sahel et en Afrique de l’Ouest », avance Clément Ouédraogo, coordonnateur du Programme régional d’appui à la maîtrise de l’eau du CILSS, qui a piloté le processus de maturation du projet. Actuellement, dans ces six pays sahéliens, la superficie totale irriguée à partir des grands fleuves et de leurs affluents est de 400 000 hectares en maîtrise totale de l’eau. Elle pourrait toutefois être portée à plus de 1,1 million d’hectares (ha), dont 800 000 seraient irrigués en hivernage et 300 000 en contre-saison.